En langage compréhensible pour un humain de base comme vous et moi, cela signifie qu’il ne reviendra jamais à sa forme initiale, qu’on ne peut pas non plus le fondre, le mouler ou même le modifier. Pour vous donner une idée, il s’agit du plastique utilisé pour fabriquer des pare-chocs, des pales d’éoliennes ou des boules de bowling. Plutôt bodybuildé le plastique, donc. Et là où je vous vois grincer des dents, c’est qu’une fois en fin de vie, ces plastiques étaient pour la majeure partie enfouis dans le sol.
Dès lors, comment revaloriser cet irréductible matériau ? Ce morceau de polymère qui semble tenir tête à tout ? Comment le réinsérer dans notre économie pour lui donner une seconde vie ? Charles Gobbels lui, l’a fait. Et avec Reprocover, il en recycle plus de 400 tonnes par an ! Alors c’est quoi, sa recette magique ?
Quand on regarde bien ce type de plastique, ce qui saute aux yeux, ce sont ses muscles : il est d’une solidité à faire pâlir Schwarzenegger. C’est cet avantage particulier que Reprocover s’attèle à conserver et à renforcer afin de créer une toute nouvelle matière, le RtS (Reprocessed ThermoSet).
Par un procédé de tri, de broyage et de compactage à très forte pression, et parce que le plastique thermodurcissable est d’une rigidité exemplaire, Reprocover transforme l’intransformable en produits adaptés aux infrastructures ferroviaires, voiries et aménagements urbains. Et voici que ce plastique initialement enfoui retrouve un second souffle, une nouvelle vie.
« Quand j’ai repris l’entreprise, un long travail nous a permis de créer des filières de réutilisation efficaces et de démontrer à nos clients les propriétés mécaniques des matériaux recyclés utilisés, à la place du béton, par exemple. »
Véritable innovation sur le marché, le RtS (Reprocessed ThermoSet) dispose en effet de formidables propriétés : il est léger, anti-dérapant, il résiste au feu et à de très fortes températures et on peut même lui rouler dessus avec un avion (ou dix) sans l’entendre broncher. Parmi les clients de Reprocover, on peut d’ailleurs citer la SNCF, Infrabel, les chemins de fer néerlandais ou encore Suez.