"Ma philosophie, c'est de vendre du vintage. Parce que la qualité était meilleure avant. Donc, ma valeur première, c'est la qualité et ce que je vends à mes clients, j'offre un service vraiment personnalisé pour être en adéquation avec eux et leurs demandes."
Pour Laura, ça a commencé tout petit. Elle était passionnée de sacs à main et d'articles de luxe et en s'achetant son propre sac à main, elle a décidé de le retaper ! De base, blanc, elle a décidé de le repeindre en noir et a reçu de nombreux retours positifs sur son sac. Elle s'est donc lancée en retapant des sacs à main et en les revendant. Petit à petit, elle a acheté des sacs Luis Vitton qui étaient en meilleurs états. L'objectif pour l'été 2023, c'était d'avoir un sac Chanel, et là elle est à plus de 80 pièces depuis début juin 2023.
"Je n'étais pas du tout prédestinée à ça, même avec des parents entrepreneurs, mais je n'ai jamais voulu aller chercher un CDI. En sortant de rétho, je suis partie un an en Australie et en Asie en sac à dos, puis j'ai fait l'Université de Maastricht, en Business international, pendant un an, je n'ai pas du tout aimé. Donc je suis revenue à Liège, à HEC, où j'ai fait mon bac. Et là maintenant, je suis à la Rome Business School, donc c'est une Université privée à Rome. Je le fais en distanciel, comme ça je peux gérer, ma société d'ici ou de l'étranger."
Ça a été le moment où elle a commencé à acheter des Chanel sans trop y réfléchir. La première grosse commande qu'elle a fait, elle avait reçu deux Chanel, puis elle les a acheté sans trop y penser et là sur une journée elle a pu en acheter 18. Sa concrétisation est donc ce financement qui lui permet de réaliser ses rêves.
"Je savais que je ne voulais pas chercher un CDI, donc je savais que je devais trouver un projet concret, qui tienne la route. Quand j'ai vu que j'arrivais à revendre les premières petites pièces, où je me faisais à peine 50€ dessus, je me suis dit qu'il y avait un déclenchement."
"C'est très gnangnan, mais je trouve qu'au VentureLab, on fait vraiment de bonnes rencontres. Dans le sens où, je suis la seule entrepreneuses parmi mes copines, et donc parfois je me sens un peu seule et je n'en parle pas beaucoup pour ne pas les saouler. Que ici, j'ai plein de copains, que je m'étais fait à HEC et que je retrouve ici, ou tout simplement des copains que je me suis fait ici. On peut vraiment partager nos expérience et c'est vraiment chouette !"
Son coach, Olivier Mallue. C'est la personne qui lui a fait croire en elle et qui l'a boosté dans son projet et ses idées. Il lui a permis de recadrer certaines idées ou au contraire de les laisser sortir. De plus, avec son expérience de vie et son expérience entrepreneuriale, ça lui a permis d'en apprendre davantage et de bien évoluer.
"C'est compliqué parce que, ayant été éduquée dans l'entrepreneuriat, je voudrais savoir faire la part des choses entre ma vie privée et ma vie professionnelle, ce qui n'est pas encore le cas mais ce n'est que le début. Mais ma vision, c'est de pouvoir en vivre mais de ne pas subir mes journées, c'est vraiment pour ça que je veux être entrepreneuses. Par exemple, on a un shooting photo qui arrive et j'ai travaillé toute la nuit pour le finaliser mais je suis contente d'avoir travaillé toute la nuit. Donc c'est ça qui est cool, un mardi après-midi, je peux avoir congé, mais le dimanche, c'est sûr que je vais travailler. C'est aussi cette flexibilité qui est assez sympa dans l'entrepreneuriat."
En 2025, elle va déménager en Italie, ce qui va avoir un impact positif sur la société parce qu'elle a beaucoup de clients là-bas. Le contact sera donc plus facile à entreprendre, puisque jusqu'ici, elle les contactait seulement par téléphone ou mail.
Sinon, l'idée, ce serait de continuer tous les deux mois à aller au Japon, ce qu'elle arrive à faire pour l'instant, et de ramener de plus en plus de sacs. La première fois qu'elle a été au Japon elle est revenue avec 30 sacs, et la dernière avec 50, elle veut donc continuer cette expansion.
Pour finir, ce serait de pouvoir en vivre à 100%, pour le moment elle met tous ses financements dans son projet et elle aimerait aussi pouvoir engager des gens pour l'aider dans le développement de son marketing, de sa logistique...
"C'est fou mais j'aimerais bien faire un défilé avec les sacs que j'ai, dans un lieu iconique avec des personnalités sélectionnées qui seraient ravies de venir, ce qui est le plus compliqué. Et de faire vraiment des évènements uniques, parce que le marché de la seconde main de luxe est en plein essor, c'est de plus en plus répandu, même si en Belgique ça reste raisonnable. En plus, le service que j'offre est assez rare et c'est pour ça que j'ai des clientes qui se fidélisent, ou alors via le bouche à oreille, j'ai des clientes qui viennent chercher mon sac chez moi, pour moi."
"Ce serait d'y aller ! J'ai failli ne pas foncer tête baissée, un moment où j'ai manqué de financement, j'ai donc fait des demandes de crédits à la banque qui ont été acceptées. Ça m'a permis de croitre mais ça m'a fait peur parce qu'à 24 ans, je n'avais pas de salaire ni rien mais j'avais des crédits à la banque. j'ai eu peur mais je me suis dit, en fait, si je me plante, je perds rien, je me relèverai toujours. Je serai toujours chez mes parents, je ne serai pas à la rue. C'est maintenant qu'il faut se lancer, et pas dans 10 ans. Mes parents se sont lancés quand ils avaient 35 ans, ils avaient un enfant, une maison, des voitures. Moi, j'ai rien. Si je me plante, je ne perds rien, au pire c'est un ego blessé."